La décision d'interdire l'importation et la fabrication de voitures particulières équipées de moteurs diesel est entrée en vigueur en novembre 2022. L'Algérie a ainsi pris une mesure ambitieuse vers la durabilité environnementale, représentant une transformation radicale de l'industrie automobile algérienne. On s'attend à ce que cela ait des effets significatifs sur le marché local, tant à court qu'à long terme.

Impact environnemental

L'article 29 du cahier des charges publié au Journal officiel indique qu'il « n'est permis aux concessionnaires automobiles d'importer des véhicules particuliers que s'ils sont équipés d'un moteur à essence, électrique, hybride (essence/électrique, essence/hydrogène), de gaz naturel liquéfié/comprimé ou pouvant être équipés de ces systèmes ». La principale motivation derrière l'interdiction du diesel est de répondre aux préoccupations croissantes concernant la pollution de l'air. Il est bien connu que les moteurs diesel émettent des niveaux plus élevés de polluants nocifs par rapport aux moteurs à essence, y compris les oxydes d'azote (NOx), les particules (PM) et le dioxyde de soufre (SO2). L'exposition à ces polluants est associée à une gamme de problèmes de santé, y compris les maladies respiratoires, cardiaques et le cancer. En éliminant progressivement les voitures diesel, l'Algérie vise à réduire les niveaux de pollution de l'air, en particulier dans les grandes villes comme Alger et Oran. Cela contribuera à améliorer la santé publique et la qualité de l'environnement en général.

Transformation du marché

Il est certain que l'interdiction du diesel aura un impact significatif sur le marché automobile en Algérie. Avec la disparition de l'option des voitures diesel, les consommateurs se tourneront vers les voitures à essence, hybrides et électriques. Cette transition nécessite une adaptation tant de la part des fabricants automobiles que des concessionnaires d'importation, qui ont déjà commencé à importer divers modèles de voitures électriques. Les fabricants automobiles devront ajuster leurs lignes de production pour répondre à la demande croissante de véhicules non diesel, tandis que les concessionnaires automobiles devront former de nouveau leur personnel et élargir leur offre pour inclure des modèles à essence, hybrides et électriques. Cette transition pourrait entraîner des fluctuations de prix avec l'augmentation de la demande pour ces véhicules alternatifs.

Expériences d'autres pays

L'Algérie n'est pas le premier pays à appliquer une interdiction sur le diesel. Plusieurs pays européens, dont la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, ont pris des mesures similaires pour réduire la pollution de l'air. Parmi les défis courants auxquels sont confrontés les pays abandonnant le diesel, il y a le coût initial élevé des véhicules alternatifs. Pour encourager la transition, de nombreux gouvernements ont offert des incitations telles que des exonérations fiscales et des aides financières pour encourager les consommateurs à opter pour des options plus propres. Un autre défi est le besoin de développer une infrastructure adéquate pour la recharge des voitures électriques. Cela est particulièrement important en Algérie, où le réseau électrique n'est pas encore entièrement équipé pour répondre à la demande croissante de recharge. Cependant, des efforts sont en cours pour développer l'infrastructure, avec des projets tels que l'installation de 1000 stations de recharge électrique sur l'autoroute Est-Ouest avant fin 2024. Malgré ces défis, les pays ayant mis en place une interdiction du diesel ont également constaté des résultats positifs. La qualité de l'air s'est considérablement améliorée et la transition a stimulé l'innovation dans l'industrie automobile, conduisant au développement de véhicules plus efficaces et respectueux de l'environnement.

L'interdiction du diesel en Algérie est une mesure audacieuse ; bien que la transition soit encore confrontée à de nombreux obstacles, les avantages à long terme devraient être considérables. En réduisant la pollution de l'air et en favorisant l'adoption de technologies plus propres, l'Algérie sert d'exemple à suivre pour les autres pays de la région et ouvre la voie à un secteur des transports plus durable.